Thursday, May 04, 2006

Où passe l’aide au développement?



L’aide au développement est un non-sens. On n’aide pas pour le développement. On développe ou on ne développe pas. Et on ne développe pas des individus au détriment des populations. Aucune aide au développement n’a profité à
ceux qui en avaient besoin, c’est-à-dire les populations. L’aide est détournée par des dirigeants politiques et leurs intermédiaires. La corruption qui gangrène les pays dits pauvres a atteint un tel niveau qu’elle est institutionnalisée,
donc banalisée. Et pour les populations, le constat est fatal.
L’aide au développement, si elle continue à se faire, doit se faire sur une base objective répondant aux besoins des bénéficiaires, avec des exigences d’application efficace et durable.
Financer des projets alibis pour les uns et les autres, annuler la dette ou ses services, c’est conforter tous ces assassins de leurs peuples dans l’impunité de leurs méfaits. Aider au développement, c’est condamner avec vigueur tous les dirigeants et responsables véreux qui détournent les fonds, les équipements, les médicaments, même les seringues que l’on retrouve en vente dans les marchés.
L’aide au développement doit être revue en termes de moralisation de la vie publique, d’exigences démocratiques, de bonne gouvernance, de contrôle, de sanctions appliquées.
Les bénéficiaires doivent être impliqués à chaque étape, de l’identification des besoins jusqu’à la réalisation des projets.
Les représentants des pays donateurs le savent pertinemment: tout ce qui a été fait n’a pas atteint les objectifs couchés sur des protocoles signés en grande pompe. L’aide au développement, c’est aider les gens à travailler et non travailler pour eux. Il est inadmissible de maintenir des peuples entiers dans le système D, pendant que les dirigeants et leur entourage s’enrichissent illicitement.
Pour aider au développement, il faut arrêter la corruption, les ventes d’armes et laisser les peuples décider de leurs destins.
Toutes les activités des organisations non gouvernementales ou des institutions onusiennes ne sont que des gouttes d’eau dans la mer, des gouttes d’eau polluée qui ne font qu’enfoncer les pays dans la pauvreté. Aussi bien les donateurs que les dirigeants corrompus, tous sont complices de la dégradation de la vie de ces populations.
L’aide au développement doit contribuer au développement durable. Et c’est pour cela qu’elle est un non-sens. Ni l’aide au développement ni l’annulation de la dette et de ses services ne sortiront les pays concernés de la pauvreté.
Tous ces dirigeants qui passent leur temps à mendier sont les principaux responsables de la misère de leurs peuples. Il faut que les peuples réagissent en se débarrassant de ces dirigeants et de leurs complices incompétents.
Les pays dits pauvres n’ont pas besoin d’aide. Ils ont besoin d’éducation, de santé, d’équité sociale. Développer les
pays pauvres, ce n’est pas les aider à construire des palais du peuple ou des congrès, à acheter des véhicules 4x4 climatisés, à importer les matériaux et les compétences. La plus grande partie du budget des projets passe dans des frais d’administration et des frais généraux, un véritable gouffre. Et sur le terrain, des projets sont abandonnés,
inachevés, bâclés. Les hôpitaux n’ont pas d’équipement adéquat, les écoles n’ont pas de classes, de bancs, d’enseignants qualifiés.
L’aide au développement, c’est laisser les populations décider elles-mêmes de leur développement.
Le développement n’est pas une recette. C’est un choix. L’aide au développement, c’est ne pas
aider du tout..
AKOUDOU FOE Sabine.
Présidente AFRC (Association des Femmes Rurales du Centre).

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